AU SECOURS DE LA LANGUE FRANÇAISE:

Fautes classiques à éviter

« Il y a un rapport entre la langue et la pensée : on ne peut penser une chose clairement, si on ne peut la dire clairement. Les mots nous aident à communiquer, à comprendre ce que dit l’autre, à nous faire comprendre. C’est la base de tous les rapports. La correction de la grammaire et le respect des nuances de sens entre les mots permettent d’éviter les malentendus. » Jacqueline de Romilly, de l’Académie française, dans « L’Express » du 29 mars 2007.

Si vous désirez maîtriser mieux que d’autres la langue de Molière, de Voltaire ou de Victor Hugo, cette petite liste de fautes classiques peut vous être bien utile.

Si j’avais les moyens financiers d’engager une secrétaire, voire une secrétaire de direction, je ne supporterais pas de la voir émailler ma correspondance et mes textes de ces fautes que l’on voit désormais un peu partout. Et je ne suis certainement pas le seul. A bon entendeur…

Dois-je préciser que je ne méprise nullement celles et ceux qui ont maille à partir avec le français ? Comme psychanalyste, je sais quels rapports étroits il y a entre le perfectionnisme et le purisme et la névrose obsessionnelle, rebaptisée dans la nosographie « trouble obsessionnel compulsif » (TOC).

Mais j’estime que si l’on prétend enseigner cette langue, ou si on l’utilise publiquement, par écrit ou oralement, il est des fautes impardonnables. On n’accepte pas de fausses notes chez qui fait carrière comme pianiste, on n’accepte pas un clou mal planté ou une planche mal rabotée par un menuisier. Pourquoi devrait-on tolérer plus longtemps, chez les enseignants et chez les journaliste, des barbarismes et des solécismes ?

Au cas où vous jugeriez bon de copier/coller tout ou partie de ce qui suit pour un usage autre que strictement personnel, veuillez m’en informer au préalable, et indiquer la source sous cette forme : « www.christophebaroni.info © 2011 by Christophe Baroni, Nyon, Suisse », sinon vous contribuerez aux frais de mon site web d’une manière que vous n’aviez pas envisagée. Je serai intraitable, car sinon c’est moi qui risque de passer pour un plagiaire, si un jour je décide d’utiliser MES textes pour une brochure ou un livre !

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Abréviations : petites choses à savoir

En français, une abréviation se termine par un point, sauf dans les deux cas suivants :
--- si la dernière lettre de l’abréviation est la même que celle du mot complet (Dr, Mme, Mlle) ;
--- en mathématiques et dans les sciences en général, pour éviter la confusion avec le point (situé il est vrai à mi-hauteur) qui signifie « multiplié par » (on écrira donc, même dans un texte non scientifique, km, cm, si l’on tient à abréger).

La clarté des abréviations, quand elles ont quelque chose de personnel, m’a toujours paru un signe d’intelligence : par exemple « mvt » pour « mouvement (et non « mouv. », qui est ambigu : mouvement ? mouvoir ?), « gvt » pour « gouvernement, « rbt » pour « remboursement, etc.

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« Absolument » ou oui ?

« Vous appelez-vous Caroline ? » Répondez « Oui » ou « Non », mais pas « Absolument » ! Sinon vous risquez de vous attire, de la part d’une personne qui maîtrise la langue française, une réflexion du genre : « Vous vous appelez Caroline absolument ou relativement ? Dans quelle mesure portez-vous ce prénom ? »
Voir, ci-dessous, « Exactement », « Tout à fait ».

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« Abusé » ou « victime d’abus » ?

Si l’on dit qu’un enfant, ou un(e) adolescent(e), ou une femme… ou un homme a été ABUSÉ, cela signifie qu’on l’a trompé, berné, dupé, joué, leurré, mystifié, ou (familièrement) qu’on l’a eu, blousé, doublé, ou encore (vulgairement) qu’on l’a baisé, couillonné, possédé : on a ABUSÉ DE SA CONFIANCE, mais pas de sa pudeur ni de son corps.

Si vous voulez dire que l’on a attenté à la pudeur, voire à l’intégrité corporelle d’une personne par des attouchements, voire par un viol, dites qu’elle a été « VICTIME D’ABUS ». S’exprimer ainsi n’est pas seulement correct, cela rappelle opportunément que l’enfant, l’adolescent ou l’adulte dont on a abusé est une victime.

Pourquoi ? Parce que le verbe ABUSER a deux sens différents, selon qu’il est transitif direct ou indirect. « ABUSER QUELQU’UN » n’a pas le même sens qu« ABUSER DE QUELQU’UN ». On ne peut mettre le verbe ABUSER au passif que dans le sens où il est synonyme de « tromper ».

Hélas, même de bons journalistes commettent cette faute, ainsi que des spécialistes du douloureux dossier des abus sexuels. Ne leur en veuillez pas : à moins qu’ils n’aient atteint depuis pas mal d’années le « troisième âge », ils n’ont peut-être pas bénéficié de maîtres de français parfaitement à l’aise dans l’une des plus belles langues qui soient…

Pour réconcilier tout le monde, je ferai observer que dans beaucoup de cas, c’est en abusant un être que les prédateurs sexuels finissent par abuser de lui : si vous en doutez, lisez le témoignage du Belge Joël Devillet, dans la partie de ce site consacrée à la PÉDOPHILIE.

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L’adresse

Quand on écrit une adresse, on n’abrège pas « Madame », « Mademoiselle » ou « Monsieur ». Et le nom de la rue peut comporter des traits d’union, par exemple dans « Rue Victor-Hugo ». Cela permet d’éviter la confusion entre le nom du destinataire et celui du personnage plus ou moins illustre qui donne son nom à la rue. On devine tout de suite si un correspondant a vécu en France ou ailleurs, car en France on écrira « 18, rue Victor-Hugo », alors qu’en Suisse et dans bien d’autres pays on écrira « Rue Victor-Hugo 18 », ce qui est plus logique, car il faut d’abord savoir de quelle rue il s’agit, puis préciser le numéro. L’usage français comporte cependant un petit avantage : « Rue Louis XIV 14 » est moins clair que « 14, rue Louis XIV »…

Petite remarque d’ordre graphologique : la manière dont l’expéditeur a rédigé l’adresse sur l’enveloppe en dit long sur sa capacité de s’adapter à la réalité, en l’occurrence aux exigences du tri postal. On appréciera la clarté des éléments essentiels de l’adresse : nom propre du destinataire, nom et numéro de la rue, code postal, ville ou village. (En Suisse le « code postal » est appelé « numéro postal d’acheminement », et les « boîtes postales » sont des « cases postales ».)

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« Affinités » ou « les mêmes affinités » ?

On peut « avoir des affinités avec une personne », ou, familièrement, « des atomes crochus », Eric et Suzanne peuvent « avoir des affinités », mais c ‘est un pléonasme que de dire qu’ils « ont les MÊMES affinités ».

Et de grâce, pas de E à la fin (« affinitées » ?!), même si ce nom est féminin.

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Alternative

Pour dire qu’il n’y a pas d’autre solution, pas de solution de remplacement, on a tendance de nos jours à dire « Il n’y a pas d’alternative » : c’est un anglicisme à éviter. Franchement ridicule est le pléonasme « Il n’y a pas d’autre alternative », hélas fréquent : le terme « autre » est déjà dans « alternative » ! Il en va de même pour l’adjectif « alternatif ». On préférera donc « médecines douces », ou « médecines parallèles », à « médecines alternatives ».

J.-J. Rousseau : Tout peuple qui n’a, par sa position, que l’alternative entre le commerce ou la guerre, est faible en lui-même » : voilà un emploi correct du terme « alternative », qui signifie « situation dans laquelle il n’est que deux partis possibles » – mais Rousseau aurait dû écrire « entre le commerce ET la guerre » : j’irai vérifier un jour si cette faute est bien de lui, ou si elle est le fait du transcripteur, mais peut-être un « visiteur » de ce site pourra-t-il me donner la référence exacte de cette phrase du « Contrat social »…

Autre emploi correct d’« alternative », chez André Gide : « La conversation de Valéry me met dans cette affreuse alternative : ou bien trouver absurde ce qu’il dit, ou bien trouver absurde ce que je fais. »

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Après que + ?

En principe, « après que » est suivi de l’indicatif (passé simple, passé composé, passé antérieur, futur antérieur) : « Il faut bonne mémoire après qu’on a menti » (Corneille). Des puristes condamnent « après que » suivi du subjonctif. Cependant, André Gide a écrit : « Elle était restée, après que Vincent eût refermé sa porte sur elle. » Et François Mauriac a écrit : « Un siècle et demi après que cette parole ait été prononcée, nous savons… » Montherlant aussi : « Trois semaines après que cette phrase ait été écrite… »

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Attendre « sur » quelqu’un ?!

N’oublions pas que sur dix Suisses, sept parlent le suisse allemand, deux le français, un l’italien. Or, en allemand, « attendre quelqu’un » se dit « warten auf jemanden », ce qui, traduit littéralement, donne « attendre sur quelqu’un ». D’où une faute typiquement helvétique. En Suisse romande, on entend fréquemment dire : « J’ai attendu sur elle pendant trois heures » – ce qui pousserait un mauvais plaisant à féliciter l’étalon de cette saillie étonnamment virile et à demander pourquoi l’orgasme de la belle avait tant tardé…

L’influence de l’allemand ou du suisse allemand explique d’autres horreurs, par exemple « comme que comme », de « sowieso », au sens que « quoi qu’il en soit ».

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« Auteure », « auteur » ou « autrice » ?

Il est de bon ton, dans les milieux féministes, d’ajouter un E final à toutes sortes de mots relatifs à des métiers, quand ceux-ci sont exercés par des femmes : auteurE, professeurE, pasteurE… Et selon votre position dans l’administration ou dans l’entreprise, il pourrait être dangereux de railler ces mots bizarres : certaines femmes y tiennent beaucoup, car elles y voient le signe d’une conquête sociale, alors que l’observateur objectif de la société sait qu’hélas, si un métier s’ouvre largement aux femme, c’est souvent quand il commence à être déconsidéré et/ou mal rétribué – un exemple classique est la médecine dans l’ex-URSS.

Qu’« écrivain » devienne au féminin « écrivaine », comme châtelain devient «  châtelaine », voilà qui ne pose aucun problème : la forme féminine est aussi correcte qu’élégante. Il serait logique aussi que « médecin » devienne au féminin « médecine », mais le mot est déjà pris pour un sens différent, et l’on nous propose « unE médecin » – j’avoue que j’ai de la peine à m’y résoudre et que je préfère en rester à « une femme médecin ». De toute façon j’évite l’horrible « doctoresse ».

Mais il se trouve qu’« auteur » ne peut être féminisé en « auteure », car l’étymologie latine du mot impose « autrice » (« auctrix » est du reste attesté en latin). De même, une femme pasteur – contrairement à l’Eglise de Rome, l’Eglise réformée ne réserve pas le saint ministère aux hommes – ne saurait être une pasteurE comme on écrit aujourd’hui, car il faudrait dire… « une pastrice » ! Gardons par conséquent les expressions « une femme pasteur », qu’on ne confondra pas avec « une femme de pasteur ».

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« La capacité à » ?!

On ne doit pas dire « la capacité à faire quelque chose », mais « la capacité de faire quelque chose ». De même, on dira « la capacité de travail », « la capacité de production ».

On dira « l’incapacité de travail », mais on peut dire « l’incapacité à faire quelque chose » ou « l’incapacité de faire quelque chose ».

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La cheffe ?!

« Chef » vient d’un mot latin qui n’est ni masculin, ni féminin, mais neutre » : « caput », qui signifie « tête ». « Chef » a été employé comme synonyme de « tête » jusqu’au XVIe siècle, et l’on parle aujourd’hui encore de « couvre-chef ». En Suisse romande, et notamment dans l’administration, on s’est mis depuis quelques années à écrire « cheffe », pour désigner une femme qui est à la tête d’une entité. Cette féminisation d’un terme dont la racine étymologique est neutre est une monstruosité lexicale à laquelle aucun connaisseur de la langue française et de ses origines ne devrait consentir, quelles que soient les directives venues « d’en haut ». Mais on pourrait gravir un échelon dans le grotesque : féminiser le mot franglais « boss » en « bosse »…

Le terme fort laid de « cheffesse » en revanche est bel et bien reconnu par le « Dictionnaire culturel en langue française » édité à Paris par les Dictionnaires Le Robert. Il désignait la femme d’un chef traditionnel ou une femme possédant une dignité de chef, dans certaines sociétés ; et aujourd’hui il désigne, rarement ou ironiquement, une femme qui dirige un service.

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« Conséquent » ou important ?

L’adjectif « conséquent » signifie « qui agit ou raisonne avec esprit de suite » ou (vieilli et suivi de la préposition « à ») « qui fait suite logiquement à, est en accord avec (qqch.) » (ainsi quand Rousseau écrit « prendre un parti très conséquent à mes principes »), dit le Petit Robert, mais l’utiliser comme synonyme d’« important » est incorrect. Evitez donc de parler d’une « somme conséquente », par exemple : dites qu’elle est importante, ou considérable.

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Les dates en français, en anglais, en allemand

Beaucoup trop de personnes croient devoir écrire par exemple : « Lausanne, le 3 Février 2011 », alors que c’est « Lausanne, le 3 février 2011 » qui est correct. Il faut donc rappeler qu’en français, contrairement à l’allemand et à l‘anglais, le nom des mois ne prend pas de majuscule, sauf s’il s’agit d’une date historique ou d’une fête nationale, cas particulier où la date est devenue un nom propre.

En allemand, on écrira « Zürich, den 3. Februar 2011 », avec une majuscule pour l’initiale du nom du mois (comme pour tout nom d’ailleurs, propre ou commun), avec un point après le 3, qui signifie que c’est le 3e jour du mois, et un « Umlaut » sur le « u » de Zurich, Umlaut qui ne se met pas sur le nom de cette ville en français.

En anglais, les noms des mois prennent une majuscule. Et attention ! Si l’on recourt à des chiffres pour le jour et le mois, il y a risque de confusion, car les Anglo-Saxons mettent en principe le numéro du mois avant celui du jour. Si l’on écrit les dates sans trop abréger, ce risque n’existe pas. Je recommande donc vivement d’écrire par exemple : « Ce drame s’est produit le 19 avril 2006 ».

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Déci(lire) : « Trois décis de blanc, s’il vous plaît ! »

Savoir partager un verre est hautement prisé dans certains cantons vinicoles (on peut dire aussi : viticoles) de Suisse. Mais ne vous étonnez point si, en France, la serveuse ouvre de grands yeux quand vous lui commandez « trois décis de blanc » : cette abréviation « déci » pour « décilitre », calquée sur « un demi », est typiquement suisse romande, et inconnue au pays de Victor Hugo.

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« Dépendance/dépendant à l’alcool » ?!

On dit « dépendre de », « dépendant de ». Il faut donc dire « dépendance DE l’alcool, DU tabac, DES drogues »et non dépendance À l’alcool, AU tabac, AUX drogues ». Malheureusement, cette faute grossière est devenue si habituelle, même dans les milieux cultivés, que l’on se fait presque reprendre si l’on s’exprime correctement. Cela est probablement dû à l’anglicisme « addiction », suivi de la préposition « à ». Même le Petit Robert a fini par céder à cette vague déferlante, et admet « dépendance à l’alcool, à la morphine, au tabac… »

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« Dr. » ou « Dr » ?

C’est en allemand et en anglais que l’abréviation « Dr » pour « docteur » est suivie d’un point. Jamais en français, pour la raison donnée sous « Abréviations » ci-dessus.

Petite remarque : sauf si l’on est docteur en médecine, on doit éviter, dans les pays francophones, de se faire appeler « docteur » et de mettre ce titre devant son nom. On s’est gaussé, en son temps, d’un dentiste qui avait fait fortune dans la sophrologie et qui partout (il était surnommé « le commis voyageur de la sophrologie ») se faisait appeler « le docteur X » : il jouait astucieusement sur les mots, car la plupart des personnes ouvraient de grands yeux quand elles apprenaient qu’il n’était pas psychiatre, mais dentiste.

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Elle s’est dite que… ?! Elle s’est brossée les dents ?!

(en cours de rédaction)

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Entre A ou/et B ?

(en cours de rédaction)

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Espérer que + ?

(en cours de rédaction)

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etc. (et non « etc… » et encore moins « ect… »)

(en cours de rédaction)

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« C’est pas évident de trouver un appartement ici » ?!

(en cours de rédaction)

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« Exactement » ou simplement « oui » ?

Au cas où l’on vous demanderait si le train pour Genève est parti à 19 h 25, vous pouvez répondre « Exactement », « Ponctuellement » ou « Précisément », si vous entendez faire savoir qu’il est vraiment parti à l’heure. Mais répondre « Exactement » quand on vous demande si vous êtes marié(e)…

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Elle s’est faite licencier ?!

Le participe passé de « faire » combiné avec un verbe à l’infinitif reste invariable. Vous direz donc « Elle s’est fait licencier », « Nous avons visité la maison qu’ils ont fait construire », etc.

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« Fourrer » des cahiers ou des livres ?

(en cours de rédaction)

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Des personnes handicapées ou zhandicapées ?

Dans « handicap » et « handicapé », le H est aspiré, donc la liaison ne doit pas se faire. Des personnes peuvent être handicapées, mais en aucun cas zhandicapées. On dira et l’on écrira donc « le handicap(é) » et non « l’handicap(é) » , « du handicap(é) » et non « de l’handicap(é) ». Cette erreur est fréquente même dans les milieux concernés.

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Humanitaire : une « catastrophe humanitaire » ?!

Voilà des expressions que l’on entend et lit partout, désormais, dans les médias Or, que signifie « humanitaire » ? Dictionnaire Petit Robert : « 1) Qui vise au bien de l’humanité. 2) Qui intervient pour sauver des vies humaines, soulager les populations dans une situation d’urgence (conflit, catastrophe). 3) (n. m.) Action, aide humanitaire. » Cet adjectif peut être employé comme nom au sens 3, mais aussi au sens 2 : la tâche des humanitaires.

Même l’expression « couloir humanitaire » est contestée par les puristes. Mais j’aurais tendance à l’admettre, puisqu’il s’agit d’acheminer des secours.

Un tsunami qui fait périr des centaines de milliers de personnes n’a rien d’une « catastrophe humanitaire », mais il suscite des actions humanitaires. Il en va de même pour le séisme qui a frappé Haïti en janvier 2010.

La famine au Biafra ne fut pas une « catastrophe humanitaire » ou une « crise humanitaire », mais une tragédie exigeant des interventions humanitaires : c’est tout le problème du droit ou même du devoir d’ingérence soulevé alors par les « French doctors » comme Bernard Kouchner.

Le génocide des Tutsi au Rwanda provoqua, lui, une « opération humanitaire », baptisée « Turquoise », et là le terme « humanitaire » est correct du point de vue linguistique, mais mensonger du point de vue historique, puisque cette intervention, déclenchée alors que le génocide touchait à sa fin, était une tentative de Mitterrand et de Juppé pour tenter de sauver in extremis le Hutu Power génocidaire, qui était sur le point d’être vaincu par le Front patriotique dirigé par Paul Kagame. Mitterrand menaça de larguer des parachutistes, Kagame lui fit répondre qu’il disposait d’assez de « body bags » pour leur cadavres. (Voir sur ce site la partie NORD-SUD et CRIMES COLONIAUX et POSTCOLONIAUX et la partie POUR COMPRENDRE LA TRAGEDIE DU RWANDA.)

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« Initier un processus » ?!

(en cours de rédaction)

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Mme, Mlle, M.

Les abréviations « Melle » et « Mr » ou « Mr » sont incorrectes. Il faut abréger « Mme », « Mlle », « M. », mais on se gardera d’abréger dans l’adresse, que ce soit dans la lettre ou sur l’enveloppe.

L’abréviation « Mr » n’est pas française, mais anglaise.

Pour des remarques d’ordre général sur la façon correcte d’abréger, voyez ci-dessus « ABRÉVATIONS : petites choses à savoir ».

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Une mannequin ?

On apprend toujours quelque chose en ouvrant le « Dictionnaire culturel en langue française » d’Alain Rey et Danièle Morvan, aux Editions Dictionnaires Le Robert (Paris). Prenons-le pour guide quant aux sens du terme « mannequin ».

Un mannequin, c’est une statue articulée à laquelle on peut donner diverses attitudes, et qui sert de modèle aux peintres et aux sculpteurs. Puis, dès le début du XIXe siècle, ce terme désigne une figure, armature ou moulage servant de modèle pour la confection des vêtements et sur lequel on fait des essayages, ou la figure d’un corps sur lequel on présente les vêtements à vendre. On parlera de « taille mannequin » pour qualifier une silhouette conforme aux mesures et aux proportions d’un mannequin type.

Un « mannequin », c’est aussi une figure qui imite grossièrement un être humain : il peut servir d’épouvantail, de personnage de carnaval ou de cible.

Mais « mannequin » signifia aussi « homme sans caractère, faible, que l’on mène, que l’on dirige » : un fantoche, un pantin. Et « mannequin » peut donc aussi désigner un homme de paille, un personnage représentatif mais sans influence réelle.

Venons-en au sens le plus connu de nos jours : anciennement un « mannequin » était une jeune femme sur qui les couturiers essayaient leurs modèles, et maintenant ce terme désigne, comme chacun sait, une personne qui porte un modèle pour le présenter au public : agence de mannequins, défilé de mannequins. On peut dire d’une femme qu’elle est mannequin, ou d’un homme qu’il est mannequin, mais le terme « mannequin » reste masculin. Pourquoi entend-on dire si souvent : « C’est UNE mannequin maigre à faire peur » ? Parce que la plupart des mannequins sont des femmes ? Désolé, « mannequin » reste féminin, malgré la tendance à dire « une mannequin », voire à proposer une féminisation du terme en « mannequine ».

Pour ce qui est de la maigreur des femmes mannequins que l’on voit défiler dans le monde de la haute couture, à Paris et ailleurs, elle s’explique par le fait qu’habiller un être sans rondeurs est souvent plus facile pour les couturiers, d’une part, et d’autre part par le fait que ce curieux univers est en grande partie dominé par des hommes qui ne sont guère attirés par les rondeurs de femmes pleinement féminines du point de vue hormonal. L’esthétique d’un YSL n’est pas celle des vrais hommes « bêtement normaux ».

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Messe ou culte ?

Une erreur que commettent fréquemment même des « stars » du petit écran dans l'Hexagone, fussent-elles cultivées – ce qui n’est pas toujours le cas –, c’est de parler de « messe » quand elles évoquent un service religieux protestant. Chez les réformés, on participe non à une « messe », mais à un « culte ».

Il ne s’agit pas d’une simple question de vocabulaire. Cette faute si classique est significative : elle montre que certains, même sans s'en rendre compte, considèrent les questions religieuses du point de vue de l'Eglise catholique romaine, qui s'estime la seule vraie Eglise chrétienne, détentrice de « la » Vérité. Dans un esprit d’œcuménisme et de tolérance, on doit reconnaître à chaque communauté religieuse, chrétienne ou autre, le droit à l'existence et à ses pratiques spécifiques – sauf s'il s'agit de sectes dangereuses.

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« Opportunité » ou chance, occasion, possibilité ?

« J’ai eu l’opportunité de trouver un excellent poste dans cette entreprise réputée » : désormais l’on entend cet anglicisme partout et dans tous les milieux.

« L’opportunité » de telle ou telle chose, c’est qu’elle vient à propos, au bon moment (cf. l’expression « en temps opportun »). On discutera par exemple de l’opportunité d’une décision, d’une mesure, d’une démarche : est-ce le bon moment ?

Mais user et abuser de cet anglicisme « opportunité » là où il faudrait dire « occasion, chance, possibilité » vous donne un petit air anglo-saxon qui plaît dans les milieux d’affaires et partout où il est avantageux d’être à la page…

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« Par oral » ?!

(en cours de rédaction)

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Partir POUR Londres et non À Londres !

On dit en principe « partir pour Londres, pour Paris, pour l’Italie », bien que de bons auteurs aient pu ici ou là faire suivre ce verbe de la préposition « à ».

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« Pasteure » ?

Voir « auteure »

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Pied d’égalité : « sur le/un même pied d’égalité » ?!

(en cours de rédaction)

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« Place de travail » ou « poste » ?

(en cours de rédaction)

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« Faire un point » ?!

Le point, c’est la position d’un navire en mer. « Faire le point », c’est déterminer cette position : or, par définition, il n’y en a qu’une, et l’on porte LE point sur la carte.

Au figuré, « faire le point », c’est « préciser la situation où l’on se trouve, l’état d’une question, en analysant ses éléments » (Dictionnaire culturel en langue française, Le Robert). Dans « Vipère au poing », Hervé Bazin écrit : « Pour la première fois, je fais le point. Il est bon (…) de se replier quelquefois sur soi-même et, capitaine armé du sextant, de préciser sa position, parmi les courants, les vents, les idées et les voix de ce monde. »

Un « point de presse », c’est une brève conférence de presse. Il n’est pas faux de dire : « Nous vous invitons à un point de presse demain à midi », mais il ne fait pas glisser vers ceci, qu’on entend désormais constamment : « Dans notre prochaine émission, nous ferons UN point sur la situation ». Il faut dire : « Dans notre prochaine émission, nous ferons LE point sur la situation ».

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« Professeure » ?

Voir « auteure »

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D’étranges « quand même »

(en cours de rédaction)

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Tous les outils que j’ai besoin ?!

(en cours de rédaction)

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Quelque part à ?!

(en cours de rédaction)

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Je ne comprends pas qu’est-ce que vous voulez dire ?!

(en cours de rédaction)

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Se rappeler/se souvenir de

On se souvient DE quelqu’un, DE quelque chose, donc on dira « Je me souviens d’elle/de lui) (s’il s’agit d’une personne), « Je m’en souviens » (s’il ne s’agit pas d’une personne).

Mais on se rappelle quelqu’un ou quelque chose, donc on ne dira pas « Je m’EN rappelle », mais « Je me LE rappelle » (s’il s’agit d’une personne, utilisez le verbe « se souvenir »).

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(R)entrer

(en cours de rédaction)

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« Réouvrir »  ou « rouvrir » ?

On dit « rouvrir », mais « réouverture ». Mais « réouvrir » (attesté en 1912 chez Gaston Leroux) commence à concurrencer sérieusement « rouvrir ».

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« Respectivement » : un emploi bien « fédéral »

(en cours de rédaction)

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Salutations : attention !

(en cours de rédaction)

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« Se faire une toile », « aller se boire un café »¨

(en cours de rédaction)

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« Habiter SUR Genève » ?!

L’autre jour, un jeune père de famille faisait part, dans un message adressé à ses amis, de son rêve de fonder « sur Genève », avec d’autres parents, une école d’un genre nouveau. Ce courriel m’ayant été transmis par un proche, je faillis demander si cet idéaliste envisageait d’installer cette école dans une sorte de soucoupe volante qui resterait au-dessus de la cité de Calvin.

On fonde une école À Genève, on vit À Nyon, on travaille À Zurich (Zurich et non Zürich, quand on écrit en français ; et en français on ne prononce pas DZurich ni Tzuric, mais Zurich).

C’est depuis plusieurs années que s’est répandue dans tous les milieux socioculturels cette fâcheuse habitude d’employer « sur » au lieu de « à », devant le nom d’une ville ou d’un village. Il ne s’agit pas de « franglais », car en anglais on dit « in London », non « on London ». Je vois une double origine à cette faute de français : d’une part le jargon militaire, où il est classique de dire qu’on « arrive sur zone » ; d’autre part le fait que nous vivons dans un monde où constamment on a devant les yeux des cartes où les lieux sont vus « d’en haut », que l’on tienne dans ses mains un itinéraire ou qu’on jette un coup d’œil à son GPS, qu’on lise un article sur un événement ou qu’on suive l’actualité devant son ordinateur ou devant son téléviseur.

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Télévision ou téléviseur ?

On n’achète pas « une télévision », mais « un téléviseur » ou « un poste de télévision ».

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« Tout à fait » ou oui ?

Vous demande-t-on si vous êtes marié(e) ? Je vous déconseille de répondre « Tout à fait » ou « Absolument », car du point de vue légal ou administratif, on est marié ou on ne l’est pas : la réponse correcte est donc « oui » ou « non ». Cela me rappelle cette remarque d’un homme plein d’humour, qui évoquait une jeune femme : « Elle est mariée, mais si peu… » Il s’agissait là de l’aspect psychologique du mariage, de l‘engagement, de la profondeur de l’attachement, de l’intensité des émotions, de l’harmonie sexuelle…

Et si l’on vous demande si vous travaillez à Bâle, ou si vous vivez à Lucerne, répondez « Oui » ou « Non », mais pas « Tout à fait » !

Voir, ci-dessus, « Absolument ».

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« Trop mignon »

Je suis plein d’indulgence pour l’emploi abusif de « trop », surtout depuis que l’une de mes quatre filles ou l’un de mes quatre fils, je ne sais plus laquelle ou lequel, m’a surpris en flagrant délit : j’avais déclaré que l’une de mes petites-filles était « trop chou », et qualifié par ailleurs notre chat gris, au poil si doux, de « trop mignon ».

Cet adverbe « trop » est intéressant à relever dans ce genre de propos : il laisse entrevoir combien une part de notre être a tendance à trouver excessif ce qui nous comble de joie, de plaisir ou de fierté. Petit mécanisme de défense qui relève de la psychanalyse, si attentive, à juste titre, au langage.

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Vœux : présentés ou souhaités ?

(en cours de rédaction)

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Voir ou « voire » ?

(en cours de rédaction)

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