LA VIE DANS SA PLÉNITUDE (poésie, philosophie, spiritualité)


Silencieuse est la fleur en ce début d’avril.

Rose est la couleur de ce printemps.

Sans pensée, la musique du vent, dans les pins, joue sa très belle mélodie.

Textes sacrés du Zen

 

*

Merveille de pureté, cette matinée de juin où j’avance

à travers les prairies multicolores, les ombres fraîches, les feuillages.

 

Gustave Roud, poète

 

*

 

La neige tombe sur les feuilles rousses.

Le long mois d’automne.

Qui peut exprimer cette scène avec des mots ?

 

Dogen, maître zen

 

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Ecoute la minute de silence

le poète apparaît

au milieu de tous ces bruits de porte.

 

Paul Gadenne, poète

 

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Le sens du monde est le sourire d’un Enfant.

 

Charles Baudouin

 

*

 

Et c’est bien ainsi, dans sa plus haute veille, qu’un homme, parfois,

se saisit de son existence ou plutôt est saisi par le fait d’être :

dans son présent qui est n’est qu’une faim de l’essentiel,

un omniprésence s’exerce sans cesse dont il est, quoique indigne, le témoin –

celle de l’Amour.

 

Pierre Emmanuel, écrivain

 

*

 

La joie est la connaissance dans sa plénitude, c’est connaître avec tout notre être.

L’intellect nous isole des choses à connaître

mais l’amour connaît son objet par une sorte de fusion.

 

Rabindranath Tagore, poète indien

 

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J’ai eu très tôt, enfant, l’idée – mais c’était aussi l’étreinte d’un désir –

qu’il fallait connaître et affirmer de là où c’était le plus fort, le plus puissant,

que notre faculté d’accès au vrai désirable n’était ni l’entendement, ni la raison,

ni l’intelligence mais la seule jubilation.

 

Annie Leclerc

 

*

 

L’esprit a beau faire plus de chemin que le cœur, il ne va jamais aussi loin.

 

Sagesse chinoise

 

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L’émotion la plus magnifique et la plus profonde que nous puissions éprouver

est la sensation mystique.

Savoir que ce qui nous est impénétrable existe cependant,

se manifestant comme la plus haute sagesse et la plus radieuse beauté

que nos facultés obtuses n’appréhendent que sous forme extrêmement primitive,

cette certitude, ce sentiment est au cœur de tout sens religieux véritable.

 

Albert Einstein

 

*

 

Nous sommes toujours en mesure de recevoir l’absolu.

Il suffit de s’y abandonner,

d’entrer en cette part d’Eternité qui compose notre réalité.

Nous sommes au cœur d’un silence sacral où règne l’acte d’amour.

En cet absolu il n’y a ni commencement ni fin.

 

Pascal Ruga, poète

 

*

 

Si nous ouvrons les mains, nous pouvons recevoir toutes choses.

Si nous sommes vides, nous pouvons contenir l’univers entier.

 

Taisen Deshimaru, maître zen

 

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Qui se tient creux sera rempli.

 

Lao-tseu

 

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Purifie ton cœur, afin qu’il puisse être le vase de Son silence.

 

Maxime de la piété musulmane

 

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Pour arriver à posséder tout, ne veuillez posséder quelque chose en rien.

Pour venir à être tout, ne veuillez être quelque chose en rien.

 

Saint Jean de la Croix , mystique espagnol

 

*

 

Il existe des moments dans la vie où une expérience saisissante

mais merveilleuse fait irruption dans l’esprit

comme si elle venait d’un autre monde.

La magie qui la produit

– comme si quelqu’un avait fortuitement chuchoté le «sésame ouvre-toi»

qui écarte la pierre bouchant l’accès au trésor caché –

est souvent si fugitive qu’elle est oubliée dans la joie de l’expérience.

 

Un rideau dont on n’avait encore jamais pris conscience est soudain tiré ;

et bien qu’interviennent d’autres voiles,

pour un éternel moment se montre partiellement révélé – un mystère.

 

John Blofeld

 

*

 

Je préfère considérer cette condition anormale de l’esprit comme une véritable grâce,

comme un miroir magique où l’homme est invité à se voir en beau,

c’est-à-dire tel qu’il devrait et pourrait être.

 

Charles Baudelaire

 

*

 

En fait il ne s’agit pas seulement de simplement regarder, ni d’entendre,

mais de consommer des noces silencieuses avec l’autre face des choses.

Et qui dit noces, ici, dit plaisir et même bonheur.

 

Georges Haldas

 

*

 

Je me rappelle la nuit, et presque l’endroit même au sommet d’une colline,

mon âme s’ouvrit, pour ainsi dire, dans l’Infini.

La conscience ordinaire du monde extérieur s’était évanouie en moi.

Il ne me restait rien que l’exaltation d’une joie ineffable.

Dans le silence parfait de la nuit vibrait un silence plus solennel encore.

Il y avait dans les ténèbres une présence

que je sentais d’autant plus qu’elle était invisible.

 

Un pasteur protestant

 

*

 

Sens de l’Univers, sens du Tout :

en face de la Nature, devant la Beauté, dans la Musique,

la nostalgie qui nous prend, – l’expectation et le sentiment d’une grande Présence.

En dehors des «mystiques» et de leurs analystes,

comment se fait-il que la psychologie ait pu négliger autant

cette vibration fondamentale dont le timbre, pour une oreille exercée,

se distingue à la base, ou plutôt au sommet de toute grande émotion ?

Résonance au Tout : note essentielle de la Poésie pure et de la pure Religion.

 

Teilhard de Chardin

 

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Je me suis arrêté pour écouter le silence.

Le jour mourait, la nuit naissait – mais dans une paix infinie.

En cet instant, je n’eus pas le moindre doute

sur le fait que l’homme ne faisait qu’un avec l’univers.

C’était une sensation qui transcendait la raison,

qui s’insérait jusqu’au cœur du désespoir de l’homme

et le trouvait sans fondement.

 

L’amiral Byrd, dans l’Antarctique

 

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Je suis dans un univers de cristal.

Une joie m’étreint, je ne peux la définir.

Tout ceci est tellement nouveau et tellement extraordinaire.

Ma joie se teinte d’humilité.

 

Maurice Herzog, au sommet de l’Annapurna

 

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L’homme, au fond, est fait pour la grandeur et pour la beauté.

Mais alors qu’il est fait pour les grands sommets,

je le vois qui se traîne par terre, comme un oiseau blessé.

On lui a coupé les ailes,

 

Mgr Bernard Genoud

 

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Ô Fils de l’Homme !

Je t’ai destiné les fruits les plus purs de l’Arbre de Gloire.

Comment t’en es-tu détourné et t’es-tu contenté des plus inférieurs ?

Retourne donc vers ce qui est bien pour toi à l’Horizon suprême.

 

Ô Fils de l’Esprit !

Je t’ai créé excellent et tu t’es abaissé :

élève-toi donc vers la condition que J’ai créé pour toi.

 

Baha’u’llah (1817-1892), prophète fondateur de la foi aha’ie

 

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On ne peut «llire» un être qu’à partir de l’infini qui l’habite.

 

Georges Haldas

 

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Nous sommes les héritiers du vivant.

Sachons faire bon usage d’une telle liberté.

 

Joël de Rosnay, scientifique

 

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Des connaissances scientifiques contemporaines émerge

une nouvelle  image de l’être humain.

Détrôné de ses prétentions à être le «centre du monde»,

il trouve une nouvelle dignité.

Il se situe très haut dans l’échelle des êtres organises de la nature.

Là où l’a conduit cette longue gestation

dans laquelle sont impliqués tous les phénomènes cosmiques.

Cette dignité, il la partage avec tous les êtres humains,

quelle que soit leur origine.

Le respect des droits de l’homme, c’est aussi la prise de conscience

de l’importance de chaque individu dans l’histoire de l’univers.

 

Il est difficile d’imaginer qu’il y a trois siècles à peine

les œuvres de Bach, de Haydn, de Schubert,

les tableaux de Turner, de Monet et de Van Gogh

n’existaient pas.

Il faudrait célébrer leur apparition comme autant de révélations

des merveilleuses potentialité de la matière primordiale.

 

Hubert Reeves, astrophysicien

 

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Tous les êtres vivants de l’univers, toute la matière,

le livre que vous tenez entre vos mains, les meubles qui vous entourent,

les vêtements que vous portez, tous les objets que nous identifions

comme fragments de réalité contiennent la totalité enfouie en eux.

Nous tenons chacun l’infini au creux de notre main.

 

Trinh Xuan Thuan, astrophysicien

 

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Pour le sage, chaque étoile, chaque fleur, prouve métaphysiquement l’Infini.

C’est là la grande absurdité : que les hommes vivent sans foi

et d’une manière inhumainement horizontale,

dans un monde où, cependant, tout ce qu’offre la nature témoigne

du surnaturel, de l’au-delà, du divin – du printemps éternel.

 

Frithjof Schuon

 

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Le monde perçu par nos sens nous semble une déformation

de quelque chose d’infiniment plus beau.

Nous avons reçu des signes que la  réalité était un état de félicité

– sans forme, radieux, d’une pureté immaculée –

qui, nous le croyons, peut être réalisé dans le silence du cœur.

 

John Blofeld

 

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Non pas Dieu, mais la fausse idée qu’on s’est faite de Dieu est morte.

Morte aussi la fraternité socialiste.

Nous sommes au seuil d’un troisième âge :

celui où l’idée de sacré et celle d’une fraternité moins théorique, plus humaine,

devront s’unir, pour que naisse lentement le nouvel Homme.

Qui aura conjuré le désastre.

 

Georges Haldas

 

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Je me sens si solidaire de tout ce qui vit

qu’il m’est égal de savoir où l’individu commence et où il finit.

 

Albert Einstein

 

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Il suffit d’abolir en soi toute barrière, d’être à l’écoute, transparent,

et autrui vous reçoit au plus profond de lui-même,

vous livre ses richesses et vous révèle les vôtres,

multipliant la vie.

 

Charles Juliet

 

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Les «donneurs d’amour» ne sont jamais déprimés.

Aimer c’est s’exprimer, affirmer notre être et notre identité.

 

Dr Alexander Lowen

 

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Rayonner sans être appauvri, c’est le don juste

dont sont capables seulement les êtres qui ont le cœur libre et ouvert.

 

Françoise Dolto, psychanalyste

 

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La vérité du «moi» ne se trouve que dans le «nous».

 

Charles Secrétan, philosophe

 

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On ne commence d’être que quand on est avec l’autre.

 

Georges Haldas

 

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Aucune forme de conscience ne pourra nous aider

si nous avons perdu la capacité de nous laisser émouvoir

par la détresse de notre prochain, le sourire amical d’un inconnu,

le chant d’un oiseau, la fragilité d’un brin d’herbe.

 

Erich Fromm

 

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L’avare et la vache obèse ne sont utiles qu’après leur mort.

 

Proverbe juif

 

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L’avare qui dédaigne les autres, à quoi lui serviront ses richesses

s’il doit être précipité dans l’enfer ?

N’use point de violence envers l’orphelin.

Garde-toi de repousser le mendiant.

 

Le Coran

 

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Camarade, n’accepte pas la vie telle que te la proposent les hommes.

Ne cesse point de te persuader qu’elle pourrait être plus belle, la vie ;

la tienne et celle des autres hommes.

 

André Gide

 

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Nos frères respirent sous le même ciel que nous, la justice est vivante.

Alors naît la joie étrange qui aide à vivre et à mourir

et que nous refuserons désormais de renvoyer à plus tard.

 

Albert Camus

 

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Je refuse de partager l’avis de ceux qui prétendent que l’homme

est à ce point captif de la nuit sans étoiles du racisme et de la guerre

que l’aurore radieuse de la paix et de la fraternité

ne pourra jamais devenir une réalité

 

Martin Luther King, pasteur noir américain

 

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Le monde n’est pas basé sur la force des armes,

mais sur la force de la Vérité ou de l’Amour.

 

Gandhi

 

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L’homme est parfois désespérant, quand on voit toutes ces guerres par exemple,

mais dans le même temps il est capable d’effectuer des merveilles,

des prouesses de courage et de fraternité…

On n’a pas le droit de ne pas garder espoir.

 

Théodore Monod, naturaliste

 

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Les peuples sont faits pour se compléter et non pour se combattre.

Le droit de conquête est la négation du droit.

 

Charles Secrétan, philosophe

 

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Heureux ceux qui se dévouent totalement !

 

Une dette immense pèse sur nous et notre civilisation.

Nous ne sommes pas libres de choisir si nous voulons ou non

faire du bien aux hommes de couleur, nous le devons ;

le bien que nous leur faisons est un acte, non de charité, mais de réparation.

 

Albert Schweitzer, médecin et missionnaire protestant

 

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Il y a une famille humaine, une dans ses  diversités.

Comment pouvons-nous nous arrêter à des différences de couleur,

de langage, de civilisation, de pensée – ou seulement d’intérêts –

comme s’il n’y avait pas autre chose, d’importance bien plus grande,

derrière toutes ces oppositions ?

 

Henri Le Sourd, curé

 

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Il importe de ne jamais réduire la condition humaine

à une affaire d’hygiène, de prophylaxie, de médecine.

Les malades aussi ont besoin de penser à autre chose qu’à eux.

Il faut cesser d’être obsédé par le souci de l’épanouissement personnel,

ce qui est le meilleur moyen pour sécher sur place.

Seuls s’épanouissent ceux qui oublient de le vouloir

parce qu’ils se consacrent à autrui ou à autre chose.

Ceux-ci, sans l’oublier ni l’abolir,

ne cessent de surmonter en eux-mêmes l’angoisse de la solitude.

 

Jeanne Hersch, philosophe

 

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Voyez-vous, lorsqu’on a trop réussi sa vie,

on sent, n’ayant rien fait, mon Dieu, de vraiment mal,

mille petits dégoûts de soi, dont le total

ne fait pas un remords, mais une gêne obscure.

 

Edmond Rostand, «Cyrano de Bergerac»

 

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Le vent souffle, s’apaise, cesse.

Les oiseaux chantent.

Dans la vallée de la montagne profonde, une fleur tombe.

Plus paisible encore est la montagne.

 

Keisan, maître zen.

 

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J’ai préféré ne pas distraire de l’essentiel le lecteur

par des références bibliographiques qui auraient alourdi le texte,

mais il les trouvera dans mes livres

«L’éveil de l’esprit» (1997, cote L 3),

«Vitamines spirituelles» (2000, cote L 6),

«Grandes heures de la vie» (2001, cote L 7),

«Du vide existentiel à la plénitude» (2004, cote L 12).

Voir sur ce même site la présentation des livres

en revenant à la page d’index. CB