PROBLÈMES DE SOCIÉTÉ

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RÉDUIRE LENTEMENT NOTRE NIVEAU DE VIE ?

Appelant « pacte social » l’entente implicite, en démocratie, selon laquelle « nous élisons nos gouvernements non pour le plaisir, mais pour qu’ils nous protègent et se débrouillent en particulier pour garantir globalement que notre niveau de vie, à défaut de progresser, au moins ne recule jamais », Claude Monnier, chroniqueur du quotidien suisse romand « 24 heures », écrit le 16 mars 2010 que « si le gouvernement nous annonce tout de go qu’il ne nous protégera plus ou nous protégera moins bien, rabotant ici et limant là, nous ressentons son action comme une trahison majeure, que nous n’hésitons pas à stigmatiser à 70 ou 90 pour cent ». Or à l’impossible nul n’est tenu : « Depuis le début de la crise, poursuit Claude Monnier, il apparaît de plus en plus clairement que les pactes sociaux existants ne tiendront pas longtemps à leur niveau actuel, ce qui veut dire que nous devrons tous nous résoudre à réduire lentement notre niveau de vie. »

Allons-nous accepter ou nous révolter ? La réponse de Claude Monnier comporte un avertissement sérieux au sujet de la justice sociale : « Je suis, pour ma part, convaincu que nous accepterons de faire ces sacrifices pour autant – mais c’est là une condition impérative – qu’ils soient équitablement répartis (pas de bonus à six ou sept chiffres pour les banquiers, hein ?), qu’ils soient largement concertés, et qu’ils fassent l’objet d’un programme global bien ficelé. » Il me semble qu’il voit juste. CB

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LA JUSTICE SOCIALE, nécessaire à la paix sociale

Dans les années 70 et 80, j’ai enregistré à Lausanne de nombreuses émissions de radio au micro d’une pionnière du féminisme, Marie-Claude Leburgue. Faisant un parallèle entre l’ORTF et la Radio Suisse Romande, hors micro, elle insista sur la disproportion des salaires en France : à l’époque, le salaire du directeur général était égal à cinq fois celui d’une femme de ménage, à la Radio romande, mais à Paris égal à cinquante fois celui d’une femme de ménage – mieux que de longs discours idéologiques, cela explique le climat social plus paisible en Suisse que chez nos voisins. Pour Alexandre Vinet, penseur, critique littéraire et théologien protestant suisse (1797-1847), le meilleur moyen d’éviter les révolutions, c’est de les faire ! Sage avertissement. Pour garantir la paix sociale, il nous faut plus de justice sociale. Même « Patrons », organe du Centre patronal, s'inquiète dans son numéro de février 2010: « C'est l'incapacité de quelques-uns à faire montre de mesure qui fournit les meilleures armes à ceux qui plaident en faveur des multiples projets de lois restreignant de manière inacceptable la marge de manœuvre des chefs d'entreprise. » CB

JEAN FERRAT, décédé en mars 2010 à 79 ans, était un rebelle épris de justice sociale – à tel point qu’il avait baptisé son âne « Justice sociale ». C’était, avec un autre chanteur, Renaud, mais aussi avec Mgr Gaillot et le généticien Albert Jacquard, entre autres personnalités, l’un des signataires de l’« Appel Rwanda pour que la France comparaisse devant le Tribunal international institué par l’ONU » vu qu’elle a été « gravement impliquée dans la tragédie rwandaise » – appel lancé en août 1994 et passé sous silence par les médias.

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CONSEILS POUR LES DEMANDEURS D’EMPLOI, par Christophe Baroni

Tous droits réservés © mai 1996 et mars 2010 by Christophe Baroni, Chemin d’Eysins 42, 1260 Nyon, Suisse

A) Le curriculum vitæ

--- Il sera clair, aéré, composé de parties bien distinctes (séparées par des blancs), sans ratures ni rajouts. Une mauvaise présentation du curriculum vitæ risque de faire écarter d’emblée votre candidature, quelles que soient vos qualités par ailleurs. Allez à l’essentiel (éliminez les détails inutiles), et faites tenir le tout, si possible, dans une seule page. Mais s’il en faut une deuxième, n’écrivez jamais au verso. Choisissez des caractères bien lisibles (l’Arial p.ex., comme ici).

--- Utilisez un ordinateur, et au besoin faites taper le texte par une personne compétente.

--- Adressez-vous à l’un de ces organismes officiels qui existent un peu partout et où vous bénéficierez (sans rien débourser) de conseils judicieux et d’une infrastructure bienvenue (photocopieurs, etc.).

--- Evitez les fautes d’orthographe, quitte à demander à une personne irréprochable en la matière de bien vouloir corriger le texte attentivement (il est dangereux de trop se fier à la fonction de correction automatique des ordinateurs, et une orthographe parfaite est devenue rare, même chez les intellectuels, voire chez les profs de français !).

--- Evitez les sigles clairs pour vous, mais qui ne le sont pas pour tous : CNN désigne peut-être, entre autres, le Cercle des Nageurs de Nyon dont vous faites partie, mais si c’est le cas, beaucoup l’ignorent, même dans la région, et ces trois lettres évoqueront inévitablement un média archiconnu.

--- En haut à droite, si elle est demandée, collez (d’un simple point de colle) une photographie, faite par un professionnel à qui vous aurez demandé des copies de celle qui lui semble donner de votre personnalité l’image idéale (il est probablement meilleur juge que vous).

--- A gauche de votre photo, donnez votre identité (Caroline DURAND et non DURAND Caroline), de préférence en caractères gras, puis, en caractères ordinaires, votre adresse (Rue des Lilas 13, 1202 Genève – mais en France 13, rue des Lilas, 75006 Paris) et votre/vos numéro(s) de téléphone, éventuellement de fax, ainsi que votre adresse de courriel (e-mail). D’emblée vous voilà sorti(e) de l’anonymat : vous avez un visage, un prénom et un nom, et l’employeur saura où et comment vous joindre. (Si vous n’avez pas ou plus le téléphone ou d’accès à internet, ce qui malheureusement est le cas de certains demandeurs d’emploi, indiquez, avec la mention « Pour contact », un numéro ou une adresse de courriel où l’on pourra vous atteindre directement ou indirectement.)

--- Si vous avez un atout (professionnel uniquement !) à faire jouer, indiquez-le par une formule lapidaire (4 ou 5 mots au maximum) sous les éléments précédents, à la hauteur du bas de votre photo s’il y en a une, bien mis en évidence grâce à un espace blanc après le numéro de téléphone : p.ex. « Douze ans de vente ». Votre atout sera ainsi d’emblée associé à votre image et à vos coordonnées.

--- L’EXPÉRIENCE PROFESSIONNELLE intéresse tout particulièrement les employeurs. Généralement on énumère les étapes professionnelles en donnant les dates de commencement et de fin pour chacune d’elles (1983 à 1987, 1989 à 1992, 1994 à 1995…). L’inconvénient, surtout en période de crise d’emploi : les « trous », dont vous êtes probablement la victime plus que le/la responsable, mais qui ne manqueront pas de faire naître des questions dans l’esprit de l’employeur. C’est pourquoi, si votre vie professionnelle est marquée de tels « trous » qu’il est peut-être prudent de laisser dans l’ombre, vous pouvez énumérer les étapes de votre vie professionnelle en donnant plutôt les durées : 4 ans ici, 5 ans là, etc. (chaque fois à la ligne bien entendu), et en précisant la fonction qui était la vôtre. Si vous avez travaillé, et avec succès, dans des entreprises réputées, il est bon de citer leur nom.

--- Quant à votre FORMATION, n’évoquez pas votre enfance ni votre adolescence (vous n’êtes pas chez le « psy » !) : contentez-vous d’indiquer clairement votre niveau d’études et/ou de formation professionnelle et les diplômes obtenus, ainsi que les stages effectués.

--- La rubrique DIVERS est celle où bien des candidats se perdent dans des détails qui n’intéressent qu’eux. Donnez simplement votre âge (34 ans, 42 ans…) : la date de votre naissance est superflue, et son heure à proscrire absolument, car vous ne vous adressez pas à un astrologue ! Précisez votre état civil et combien d’enfants, le cas échéant, vous avez. Certains employeurs craignent, à tort ou à raison, qu’un mère de famille risque de rester à la maison en cas de maladie d’un jeune enfant. C’est là qu’une femme plus âgée peut compenser son handicap (les employeurs hésitent souvent à engager des personnes de plus de 40 ou 45 ans) si elle précise que ses enfants sont majeurs. Quant aux sports que vous pratiquez et à vos loisirs, je vous déconseille, sauf si vous briguez certains emplois particuliers, de mentionner les sports à haut risque (ce n’est pas pour vous rendre visite à l’hôpital ou pour assister à vos obsèques qu’on vous engagera), et votre collection de timbres donnera de vous l’image d’un solitaire, ce qui est fâcheux pour les emplois où l’esprit d’équipe est nécessaire. Feront en revanche excellente impression la marche et la lecture, les concerts et spectacles, ainsi que les sports d’équipe (l’esprit d’équipe est essentiel dans une entreprise) ou demandant une certaine énergie (tennis, aviron, jogging…). Et votre grade de capitaine ou de major ? Naguère tenu pour un atout majeur chez un candidat qui vise un poste où il s’agit d’assumer des responsabilités et de savoir se faire obéir, notamment dans l’administration et les banques, un grade élevé est désormais considéré par beaucoup de patrons comme un handicap, compte tenu du nombre de jours de service qu’en Suisse il implique chaque année. Soyez donc prudent à cet égard. Essayez de vous renseigner discrètement sur l’attitude adoptée à cet égard par l’entreprise où vous souhaitez être engagé.

--- Quant aux LANGUES, soyez bref, clair et véridique. Dans l’ordre décroissant, dites quelles langues vous connaissez (de « parlé, lu, écrit » à « quelques notions »). Que les mauvaises notes accumulées à l’école ne vous « complexent » pas : une secrétaire ou employée de bureau qui reçoit par téléphone une commande venue de Suisse allemande ou de Londres n’est pas en train de traduire Goethe ou Shakespeare ; en revanche elle doit être précise et bien utiliser l’ordinateur pour connaître l’état des stocks et les délais de livraison.

--- Devez-vous dire quels sont VOS OBJECTIFS ? Oui, à condition d’être réaliste, sincère, franc et de vous en tenir aux objectifs à court terme. L’employeur saura ainsi qu’au-delà du salaire, vous avez des buts. La volonté et le dynamisme dont vous ferez ainsi preuve ont des chances de « faire la différence » entre votre candidature et les autres.


B) Les entretiens

Votre curriculum vitæ doit donner envie à l’employeur de vous rencontrer pour un entretien.

Il est recommandé de s’y présenter avec 1 ou 2 minutes d’avance, mais pas plus de 10. Vous vous serez évidemment douché(e), désodorisé(e) si nécessaire (sans excès de désodorisant, de grâce), bien coiffé(e), habillé(e) de façon à la fois sobre et soignée (rien de provocant, pas d’excès de parfum ou d’eau de toilette). Arriver en fumant… ou en éteignant sa cigarette est catastrophique, et au cours de l’entretien, si votre interlocuteur fume, abstenez-vous de toute remarque évidemment, mais sachez que vous avez le droit le refuser (poliment !) la cigarette qu’il vous propose.

Les première secondes sont décisives. Que votre regard soit franc et, si vous êtes un homme, votre poignée de main énergique (sans excès). Souriez. Votre attitude sera calme et attentive. Regardez votre interlocuteur dans les yeux, écoutez-le bien. Répondez brièvement (son temps est compté !) et avec précision à ses questions. Ne vous perdez jamais dans les détails. Informez-vous, par des questions précises (mais non indiscrètes), sur l’entreprise et sur le poste mis au concours. Concentrez-vous sur l’entreprise et sur ce poste plus que sur vous-même : c’est pour l’entreprise que vous serez engagé, pas pour vous !

Faites jouer discrètement la concurrence, en laissant entendre que vous avez pris contact avec d’autres entreprises. Si l’on vous demande lesquelles, retranchez-vous derrière votre devoir de discrétion. Gardez-vous d’avoir l’air d’être aux abois et prêt(e) à occuper n’importe quel emploi. Mais ne jouez pas non plus les grands seigneurs dédaigneux : rappelez-vous la fable du héron, qui en fin de compte dut se contenter du menu fretin.

Si possible avec l’aide de ces conseillers compétents que l’Etat en met désormais au service des demandeurs d’emploi, vous vous serez préparé(e) à faire face à des questions sur votre expérience professionnelle, votre caractère, votre aptitude à travailler en groupe, vos prétentions de salaire (voir ci-dessous), vos motivations et plus particulièrement les raisons qui vous font désirer l’emploi mis au concours.

Le salaire ? Il est préférable d’attendre que votre interlocuteur aborde ce sujet. Il le fera en principe à la fin de l’entretien. Peut-être serez-vous surpris(e) de l’entendre articuler un montant bien supérieur à vos espérances, si vous avez su faire bonne impression : n’en laissez rien paraître, et félicitez-vous de n’avoir articulé aucun chiffre vous-même…

Sans dépenser de grosses sommes au profit des petits malins qui s’enrichissent grâce à la détresse des chômeurs, et en vous adressant de préférence, j’y insiste, aux professionnels de bon conseil qui, dans les organismes officiels, servent les intérêts des demandeurs d’emploi, sollicitez une critique constructive de votre façon de vous présenter et de vous exprimer. Ne vous vexez pas, ne vous découragez pas : il vaut mieux recevoir des critiques AVANT un éventuel entretien d’embauche que d’échouer !

Christophe Baroni © 1996 et 2010

Dans mon livre CE QUE RÉVÈLE L’ÉCRITURE (cote L 16, cliquer sur le titre pour en voir le sommaire, et sur contact pour le commander), vous trouverez de précieux conseils pour les demandeurs d’emploi.

Nombre d’entreprises font faire une analyse graphologique, sans toujours en avertir les candidats comme elles devraient le faire – mais si l’on exige que la lettre de candidature soit écrite à la main, vous savez à quoi vous en tenir ! Or la graphologie permet d’éliminer d’emblée bien des candidats… Et même si la lettre est écrite sur un clavier, restent la signature et l’adresse – si révélatrices !

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LA DÉCLARATION DE BERNE

La Déclaration de Berne (DB), association suisse indépendante, a pour mission d’interpeller les décideurs politiques et économiques « sur les inégalités dans le monde et les blocages structurels qui empêchent le développement des populations défavorisées de la planète ». Elle s’efforce d’améliorer les relations politiques et économiques entre la Suisse et les pays en développement. Pour en savoir plus, consultez son site www.ladb.ch.

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CLEAN CLOTHES CAMPAIGN : pour une mode éthique 

La « Clean Clothes Campaign » (CCC) est coordonnée en Suisse par la Déclaration de Berne (DB) et soutenue par 19 organisations. Elle s’engage « pour une amélioration des conditions de travail dans l’industrie textile globalisée », mène des campagnes nationales dans 14 pays européens et collabore au sein d’un réseau qui compte 250 organisations dans le monde.

La Déclaration de Berne tient à votre disposition un petit « Guide d’achat POUR UNE MODE ÉTHIQUE, publié avec le soutien de la Fédération genevoise de coopération et des Collectivités publiques genevoises. Facile à glisser dans une poche ou un sac à main, minuscule mais riche de contenu, il vous aide à faire le tri entre 76 entreprises du secteur textile, en fonction du respect des droits du travail et des mesures prises pour améliorer les conditions de travail sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. Pour plus de renseignements, consultez www.ladb.ch/fairfashion.

Cette brochure s’achève sur ces quatre conseils d’achat :

--- Evitez la surconsommation et privilégiez les articles de qualité.
--- Accordez votre préférence aux entreprises qui communiquent de manière transparente sur l’origine de leurs produits et qui s’engagent avec sérieux pour le paiement d’un salaire de subsistance et de meilleures conditions de travail.
--- Renoncez aux prix trop bas (par exemple, n’achetez pas de T-shirt en dessous de 10 francs).
--- Privilégiez les produits issus de l’agriculture biologique et du commerce équitable.

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VERS UNE FRATERNITÉ PLANÉTAIRE ?

Cinq extraits du dernier chapitre, « Fraternité planétaire ? » de mon livre SOLIDAIRES !
© 2003 by Christophe Baroni, Nyon, Switzerland.

1) « Annoncé par le Canadien McLuhan dans les années soixante, le ‘village global’, c’est-à-dire planétaire, est en fait dominé par la haute finance internationale. Et sa ‘tribu mondiale’ est coupée en deux : d’une part quatre milliards de nos sœurs et frères qui vivent avec moins de deux dollars par jour (parmi lesquels un milliard sont mal nourris ou meurent de faim), d’autre part les populations vivant dans l’aisance et le superflu. Or, avec sagesse, Gandhi faisait observer que ‘la Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chacun, mais pas assez pour satisfaire les convoitises de chacun’. C’est encore vrai aujourd’hui. En effet, les denrées produites actuellement permettraient de nourrir neuf milliards de personnes : une fois et demie la population mondiale ! L’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que la productivité permettrait même de nourrir douze milliards d’êtres humains. Il n’y a plus aujourd’hui ‘manque objectif de biens’ – expression de Marx – mais surabondance, grâce au développement des capacités de production, agriculture incluse. Pourquoi le scandale de la faim s’aggrave-t-il au lieu de disparaître ? ‘Ce qui tue aujourd’hui, c’est le manque social, c’est-à-dire l’injuste distribution des biens disponibles, répond Jean Ziegler. » Christophe Baroni, © 2003.

2) « Majid Rahnema, iranien, ancien diplomate et spécialiste à l’ONU du développement, (…) nous donne en exemple la sagesse des Borana d’Ethiopie, qui se contentaient de rechercher la satisfaction des besoins vitaux ,dans un système de subsistance et d’entraide :un ancien regrette que le développement à l’occidentale fasse disparaître la ‘gabbina’, qu’il définit comme ‘le rayonnement d’une personne bien nourrie et libérée de tout souci’. » Christophe Baroni, © 2003.

3) « Absurde, notre ‘village global’ réduit à une poignée de bourses, ouvert à la concurrence de millions d’entreprises mais qui obéissent à la ‘loi’ (du plus fort) de quelques géants transnationaux ! Inacceptable, ce monde où coexistent des centaines d’Etats mais que dominent les cercles concentriques de dirigeants politiques, d’industriels, de financiers, de réseaux d’influence ! Cependant, réagit Weronika Zarachowicz, ne le voyons pas comme une toile d’araignée où, tapi dans l’ombre, un groupe d’hommes dirigerait tout : ‘La conspiration, si elle existe, est d’abord celle du silence : chacun fait comme si rien n’avait changé alors que le pouvoir s’est déplacé. Nous manquons de nouvelles clés de compréhension.’ La logique capitaliste ne rencontre plus de résistance organisée. L’abîme se creuse entre riches et pauvres. (…) Les frontières du légal et de l’illégal se brouillent. Les dirigeants politiques sont de plus en plus des figurants au service des seules vraies puissances, les grands groupes financiers, qui jonglent avec les milliards par-dessus les frontières et à la barbe du fisc, mais pas toujours au mépris des lois, car ils inspirent au ‘pouvoir’ politique la législation qui convient à leurs intérêts. » Christophe Baroni, © 2003.

4) « J’ai souvent cité Verschave. Il est économiste, je le rappelle, ce qui l’aide à garder les pieds sur terre et à ne pas se bercer d’illusions. Or il nous invite à ne pas sombrer dans le pessimisme. Fort bien informé de ce qui se passe dans le monde, il observe qu’’un peu partout sur la planète, l’intelligence civique de la mondialisation commence, avec un temps de retard, à sérieusement déranger une intelligence plus expéditive, oligarchique et/ou mafieuse’. (…) Faire entrer ces militances en résonance, c’est trouver ‘l’énergie qui enrayera les processus destructeurs aujourd’hui à l’œuvre et construira d’autres visions du monde’, affirment les économistes Lille et Verschave. Nous sommes des milliards, oui, des milliards, face à quelques poignées de financiers sans cœur ni entrailles, face à des mafias, face à des lobbies. Notre résistance commence à s’organiser » Christophe Baroni, © 2003.

5) « S’en tenir à un anticapitalisme primaire, viscéral, rester pris dans le bourbier d’une opposition obtuse et irréaliste à la mondialisation, c’est refuser l’aide de personnes ou de groupes de bonne volonté qui ne demandent qu’à faire preuve de leur solidarité envers les plus faibles, les plus malheureux, ou qui font déjà beaucoup – telle Albina du Boisrouvray et son Association François-Xavier Bagnoud, créée en mémoire de son fils. Comment exprimer mieux notre espoir, et les raisons de ce livre, que par la voix d’Albert Camus dans ‘L’homme révolté’ : ‘Dans la lumière, le monde reste notre premier et notre dernier amour. Nos frères respirent sous le même ciel que nous, la justice est vivante. Alors naît la joie étrange qui aide à vivre et à mourir et que nous refuserons désormais de renvoyer à plus tard.’ La tâche est ardue, semée d’embûches, mais belle, exaltante. L’union des bonnes volontés fera notre force. Et il n’est pas fou de penser que devant l’imminence des catastrophes annoncées, certains adversaires nous rejoindront et lutteront à nos côtés. » Christophe Baroni, © 2003.

Extrait du chapitre « Un monde en attente : la foi qui naît » de mon livre LE TEMPS DES INCERTITUDES
© 1998 by Christophe Baroni, Nyon, Switzerland.

« De cet amour du prochain – amour réel, concret, agissant – , par-delà les credo religieux ou politiques, par-delà les races ou les classes, les signes se manifestent partout, et se multiplient dans notre Occident qui, s’il a perdu son âme, est mû par une quête spirituelle authentique et de bon aloi, même si elle s’égare souvent dans la superstition et les délires de gourous beaux parleurs. (…) De jeunes médecins, dédaignant une carrière lucrative, s’engagent au service des pauvres, des affamés, des sidéens si nombreux dans le tiers monde mais aussi dans le quart monde. Des infirmières, laïques aussi bien que religieuses, choisissent de soigner les miséreux, ici ou sous d’autres latitudes. Des enseignants ont le courage de préférer, à la relative sécurité du fonctionnariat, qui les quartiers difficiles de nos villes, qui les bidonvilles d’Amérique latine ou l’Afrique si démunie. Des militants dénoncent, le plus souvent avec impartialité et sans arrière-pensées, les violations des droits de la femme, de l’homme, des enfants. La lutte contre les forces du mal s’organise sur un plan mondial. » Christophe Baroni, © 1998.

Pour obtenir ces livres (chacun 10 CHF ou euros ; 3 ex. 20.-), cliquer sur contact.

« Je refuse de partager l’avis de ceux qui prétendent que l’homme est à ce point captif de la nuit sans étoiles du racisme et de la guerre que l’aurore radieuse de la paix et de la fraternité ne pourra jamais devenir une réalité. » MARTIN LUTHER KING.

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LA VOIX DE L’ABBÉ PIERRE (1912-2007)

Ces citations sont extraites d’un « diaporama » créé en 2007 par Roméo Sauvé :

« Il faut que la voix des hommes sans voix empêche les puissants de dormir. »

« La première règle avant d’agir consiste à se mettre à la place de l’autre. Nulle vraie recherche du bien commun ne sera possible hors de là. »

« Avoir souffert rend tellement plus perméable à la souffrance des autres. »

« Si quelques-uns vont jusqu’au suicide, ce n’est pas parce qu’ils manquent de courage, mais c’est parce qu’ils n’en peuvent plus. Le courage n’a rien à voir ici. C’est l’amour qui fait défaut. »

« Il ne faut pas attendre d’être parfait pour commencer quelque chose de bien. »

« On ne peut pas, sous prétexte qu’il est impossible de tout faire en un jour, ne rien faire du tout. »

« L’homme d’aujourd’hui est colossal par l’énormité des responsabilités qui pèsent sur lui, et minuscule devant l’immensité des tâches qui de toute part l’appellent. »

« Le rôle de tout être humain, c’est de faire la preuve que le monde n’est pas sans raison. »

« C’est tellement complexe un homme et, jusqu’au dernier instant, tellement inachevé ! »

« Dieu n’est pas le Tout-Puissant dominateur, c’est le Tout-Puissant captif, captif des libertés qu’il crée à la cime du monde pour que le monde puisse culminer dans l’amour. »

« La responsabilité de chacun implique deux actes : vouloir savoir et oser dire. »

« Pour avoir le droit de parler, il faut avoir les mains propres. Il faut avoir eu le courage de reconnaître, de réagir si on s’est trompé. »

« Le pouvoir est fait, non pour servir le pouvoir des heureux, mais pour la délivrance de ceux qui souffrent injustement. »

« Le pouvoir est aveugle, les détresses les plus accablantes sont muettes… Comment faire se rejoindre ceux qui savent et ceux qui peuvent ? »

« Il n’y a que les hommes pour tuer un million d’entre eux pour la victoire d’un chef : des hommes qui ne se connaissent pas s’entretuent sur l’ordre de chefs qui se connaissent et ne s’entretuent pas, chefs qui signeront la paix en se serrant la main, un verre de champagne dans l’autre. »

« Si nous sommes sans colère quand nous voyons les autres bafoués, exploités, humiliés, il est clair que nous ne les aimons pas. »

« Que ceux qui ont faim aient du pain ! Que ceux qui ont du pain aient faim de justice et d’amour ! »

« Avec tout l’argent du monde, on ne fait pas des hommes, mais avec des hommes et qui aiment, on fait tout. »

« L’amitié, c’est ce qui vient au cœur quand on fait ensemble des choses belles et difficiles. »

« Souviens-toi d’aimer ! »

« Vivre, c’est apprendre à aimer. »

« On n’est jamais heureux que du bonheur qu’on donne. Donner, c’est recevoir. »

« On ne possède vraiment que ce que l’on est capable de donner. Autrement on n’est pas le possesseur, on est le possédé. »

« Il n’y a qu’une règle pour gagner le paradis : aimer tant qu’on en a la force, c’est tout. »

« Dieu n’est pas dans le ciel, il est dans le pauvre type qui te parle en ce moment. Le Christ est incarné dans ce voyou, ce voleur, ce menteur. La gloire de Dieu est incarnée en toi qui lis, en moi qui parle. »

L’abbé Pierre est dans le droit fil de l’Evangile, qui dans Matthieu 25 évoque en ces termes bien peu théologiques et bien peu moralisateurs le « Jugement dernier » :

« Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; recevez en héritage le Royaume qui vous a été préparé dès la création du monde. Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais étranger, et vous m’avez recueilli ; j’étais nu, et vous m’avez vêtu, j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus auprès de moi. Alors les justes lui répondront : Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, et t’avons-nous donné à manger ; ou avoir soif, et t’avons-nous donné à boire ? Et quand t’avons-nous vu étranger, et t’avons-nous recueilli ; ou nu, et t’avons-nous vêtu ? Ou quand t’avons-nous vu malade ou en prison, et sommes-nous allés auprès de toi ? Et le Roi leur répondra : En vérité, je vous le déclare, toutes les fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, vous me l’avez fait à moi-même. » (Version synodale de la Société biblique de France, à Paris, éd. 1937.)

La parabole du « bon Samaritain » (Luc 10) va dans le même sens : elle aussi place l’acte fraternel bien au-dessus de l’appartenance à tel ou tel groupe humain. Un prêtre, puis un lévite (membre de la tribu de Lévi, voué au service du Temple) ne portent aucun secours à l’homme blessé et dépouillé par des brigands, mais un Samaritain, lui, est « touché de compassion » et prend soin du blessé. Or, les Samaritains étaient mal vus des Juifs, qui n’avaient pas de relations avec eux – rappelez-vous l’étonnement des disciples de Ieshoua (Jésus) quand ils le virent parlant avec une Samaritaine, et l’étonnement de la Samaritaine elle-même : « Comment, toi qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis Samaritaine ? » (Jean 4). Cet entretien avec la Samaritaine s’achève sur une prophétie qui fait voler en éclats tout esprit de clocher et tout attachement à tel ou tel lieu qui serait « saint » : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’adorerez plus le Père ni sur cette montagne, ni à Jérusalem. (…) L’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; ce sont là les adorateurs que le Père demande. » CB

Sur cet aspect non dogmatique mais humain, humanitaire, fraternel de l’Evangile :
CD 10, « Pages immortelles de l’Evangile & Hommage à Edmond Kaiser, fondateur de Sentinelles et de Terre des hommes ».
Contact.

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